Dans notre pays, la beauté des paysages contraste tragiquement avec les souffrances silencieuses de nombreuses femmes et filles. La violence basée sur le genre est un fléau qui sévit en Haïti , détruisant des vies et brisant des âmes. Ces violences prennent diverses formes : violences domestiques, agressions sexuelles, mariages forcés et exploitation économique. Leurs répercussions sont profondes, souvent invisibles, mais toujours dévastatrices.
L’histoire de Rose, une jeune fille de 17 ans, pleine de rêves et d’ambitions. Elle souhaitait devenir infirmière pour aider sa communauté. Mais sa vie a basculé une nuit, lorsque son oncle, un homme en qui elle avait toute confiance, a pénétré de force dans sa chambre. « J’ai essayé de crier, mais ma voix était étouffée par la peur et la honte. Depuis cette nuit, je ne suis plus la même. J’ai perdu mon innocence et mes rêves se sont envolés. » . Elle s’est sentie souillée et a fui, elle s’est retrouvée sous une tente dans un quartier populaire avec deux enfants.
La douleur de Marie, 34 ans, mère de trois enfants, subit quotidiennement la violence de son mari. « Chaque soir, je redoute son retour à la maison. Mes enfants se cachent sous le lit, espérant que les coups ne retomberont pas sur eux. Mon corps est couvert de cicatrices, mais celles de mon âme sont bien plus profondes. J’ai essayé de partir, mais où irais-je ? Comment protéger mes enfants dans un monde où la justice semble sourde à nos cris ? ». Beaucoup d’autres mamans sont piégées …
Un fléau systémique :
Les histoires de Rose et Marie ressemblent aux nombreuses histoires qui ne sont pas racontées par honte ou peur du jugement des autres . En Haïti, la culture du silence renforce ces violences. Les victimes, n’osent pas parler. Les institutions chargées de les protéger manquent cruellement de ressources et de soutien. La législation, bien que présente, est rarement appliquée avec rigueur. Cette réalité laisse des milliers de femmes et de filles sans recours, sans voix.
Pourtant, au cœur de cette obscurité, il y a des lueurs d’espoir. Des associations locales et internationales travaillent sans relâche pour offrir un soutien aux victimes. Elles fournissent des abris, des soins médicaux et psychologiques, et mènent des campagnes de sensibilisation pour briser le cycle de la violence. « J’ai trouvé refuge dans un centre d’accueil, » confie Rose. « Ici, j’ai rencontré d’autres femmes qui, comme moi, ont survécu. Nous nous soutenons mutuellement, et peu à peu, je retrouve la force de rêver à nouveau. »
Nous ne pouvons plus rester indifférents face à cette tragédie. Chacun de nous a un rôle à jouer, que ce soit en soutenant des initiatives locales, en plaidant pour une justice plus stricte, ou simplement en tendant la main à une victime. L’histoire de Rose, de Marie et de tant d’autres doit éveiller notre conscience et notre compassion. Car derrière chaque statistique se cache une vie, une âme meurtrie qui aspire à la paix et à la dignité.
Ensemble, nous pouvons changer les choses. Ensemble, nous pouvons aider à reconstruire des vies brisées. Ensemble, nous pouvons redonner espoir à celles qui en ont le plus besoin.